Dans cet article, je voudrais partager avec vous The haves and the haves-not, un livre intéressant écrit par un économiste Serbe Américain Branko Milanovic sur les inégalités et la distribution du capital (richesse, revenu, salaire ,etc,etc). Et cela sur trois niveaux : entre les individus d’un même pays, en comparant les pays entre eux et au niveau mondial entre individus.
Ce livre est intéressant car il relance aussi le débat sur l’inégalité et son impact sur la croissance économique. Loin de rejeter toute inégalité, l’économiste dit qu’il existe comme le cholestérol, une inégalité mauvaise et une inégalité bonne. Effectivement, quand les gens veulent améliorer leurs conditions, ils sont certainement motivés à travailler plus. Quand on est enfant d’immigré, on est fortement encouragé à exceller dans les études pour faire mieux que les parents.
L’économiste analyse aussi les inégalités entre individus et pays. Cela porte forcément un regard sur notre niveau de richesse et de vie, comment on l’accumule et l’appréciation que l’on peut en tirer si on se compare aux autres.
Autre point à retenir, la division des individus ne se traduit plus par celle des classes mais elle se reflète entre les pays. Et savoir où vit l’individu en dit long sur son niveau de richesse.
L’économiste affiche dans son livre une série de vignettes dont voici les principales :
- L’influence de l’argent sur l’amour et l’impact sur les mariages
- Les 3 générations d’OBAMA : l’impact de la colonisation et des migrations sur les inégalités et la croissance économique
- La comparaison des inégalités aux USA et en Europe
- La comparaison des inégalités au sein de la Chine et en comparaison avec les américains
- L’impact de l’immigration sur la réduction des inégalités
- L’inégalité des opportunités dans le monde.
Je vais m’attarder sur cette vignette car elle est intéressante. L’économiste dit que que ta citoyenneté et l’origine des revenus des parents déterminent 80% de ta richesse. Je schématise un peu. Selon une autre étude de 2009, 4 circonstances expliquent 40% de l’inégalité des salaires aux USA à savoir ton lieu de naissance, tes parents, ton ethnie et ton age.
Je pense que l’éducation est un réducteur d’inégalités. Je pense aussi que la vie est inégale mais qu’elle n’est pas déterminée entièrement. Je crois en l’individu et au groupe et à leur capacité d’évoluer et d’améliorer leur condition.
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Que le dilemme du 21ème sièce se traduit par ce schéma ci-dessous
Les inégalités dans le monde peuvent changer si les pays pauvres s’enrichissent ou si les gens pauvres peuvent se déplacer dans les pays riches. D’ailleurs, dans son livre, l’auteur se demande si le monde doit se transformer en communauté gardée (gated communities) et décrit le coût humain de l’immigration clandestine. - Que les américains représentent la moitié des 1% les plus riches du monde.
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Que finalement une immense richesse n’est pas tout et qu’à un certain niveau, elle n’apporte plus rien.
Et pour la petite histoire, je suis moi même arrière-petite fille d’un immigré chinois qui a eu le courage en ce début de siècle de venir s’installer à Tahiti. Un périple de quelques mois depuis la Chine vers cette île perdue dans le pacifique sans Google Earth ou Tripadvisor pour se renseigner au préalable.
Si mon arrière grand-père n’a pas eu ce courage et la motivation de chercher de meilleurs cieux ailleurs, je serais à l’heure où je vous écris dans ma rizière chinoise ou dans une usine à chaussure. Mes aïeuls devaient avoir vraiment faim de nourriture et soif de liberté pour s’embarquer dans une telle aventure. Et que leur souffrance dans leur pays d’origine ne devait pas être comparable au risque du voyage et à l’incertitude d’une vie étrangère.
Je ne peux qu’exprimer ma fierté d’être issue d’une immigration réussie et d’une famille modeste. Comme quoi la réussite et le bonheur sont des notions sommes toutes relatives d’un individu à un autre, d’un pays à un autre, d’une culture à une autre.
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